Prendre soin de soi, aussi…

Un article un peu différent, pour partager sur un sujet dont on parle assez peu sur les blogs ou les groupes IEF.

L’IEF est une merveilleuse aventure, un gros sac de bonheurs, un défi à la fois exaltant et enthousiasmant. Oui.

Mais l’IEF, c’est aussi une formidable dépense d’énergie.

Il suffit de jeter un œil au mur Facebook des mères de familles à la veille des vacances scolaires, ou le matin de la rentrée…

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Le début des vacances, vu par Korrig’Anne

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La rentrée des classes, vue par Marie Crayon

 

C’est un fait, passer du temps avec des enfants demande de l’énergie, de la douceur, des ressources mentales et physiques, de l’ingéniosité, des trésors de patience, de la créativité… surtout lorsqu’on cherche à accompagner l’enfant, à respecter son rythme, à se plier à lui au lieu de la conformer à nous. Bref, c’est tout sauf des vacances. Je ne dis pas que c’est un calvaire, je dis juste que ce n’est pas (toujours) reposant.

Pour les mamans en IEF, cette énergie est nécessaire tout le temps. Il faut s’adapter en permanence, et si nous nous plions volontiers à ce que l’IEF exige de nous, parce qu’il s’agit de nos enfants et de notre choix, il peut vite devenir pesant voire désespérant de constater que d’autres nous demandent sans cesse de nous adapter à eux, parce que « tu ne travailles pas, toi », ou que « tu as le temps, non? ».

Si, nous travaillons; non, nous n’avons pas forcément le temps.

Ce que je trouve triste, c’est que nous nous autorisons rarement à dire ce qu’il en est, à dire « non », à demander des aménagements, à demander de l’aide.

Pourquoi?

Personnellement, j’ai appris à mes dépens qu’il était vraiment compliqué de s’exprimer sur ma fatigue, mes besoins, mes doutes.

Bien sûr, sur les groupes internet ou lors de rencontres, il est assez aisé d’échanger avec d’autres parents sur nos difficultés, nos incertitudes, nos angoisses, nos ras-le-bol. On sait que cela sera généralement bien reçu.

Mais si comme moi vous vivez un peu « loin de tout », et que vous rencontrez davantage votre famille élargie, vos amis avec enfants scolarisés, ou des personnes sans enfant, vous voyez de quoi je parle. Cette drôle d’impression que nous « pas le droit ». Pas le droit de dire qu’on est fatiguée, pas le droit de dire qu’on prendrait bien une semaine de « vraies » vacances, pas le droit de dire que nos enfants ont été épuisants cette semaine, pas le droit de dire que c’est lourd de devoir éplucher les programmes, pas le droit de dire que le Ministère/l’inspecteur/le conseiller pédagogique nous fiche la trouille/nous tape sur les nerfs/a été méprisant, pas le droit de dire qu’on se sent seule, isolée, pas le droit de dire que c’est compliqué financièrement.

Pas le droit, parce que nous avons « choisi ».

Et vous connaissez aussi ce qu’on entend comme réponse si on ose tout de même ouvrir son cœur. « Tu devrais les mettre à l’école, tu aurais du temps pour toi », « s’ils allaient à l’école, tu rencontrerais d’autres mamans », « mets-les à l’école, ils auront les activités directement là-bas », « être prof, c’est un métier, ça ne s’improvise pas », « si tu travaillais, vous pourriez acheter une maison ou partir en vacances ».

Alors on apprend à se taire. On répond « tout roule! » avec un grand sourire à chaque personne qui nous demande comment ça se passe avec l’école à la maison.

C’est pour ça qu’il est capital de pouvoir échanger, se rencontrer, discuter avec d’autres parents en IEF. C’est ainsi qu’on peut non seulement vider notre sac, dire ce qui nous pèse, mais aussi se rendre que nous ne sommes pas seuls, que nos difficultés, nos soucis, nos combats, sont partagés. C’est ainsi aussi qu’on peut trouver du soutien. Piocher des astuces, recevoir du réconfort, dédramatiser. C’est essentiel pour ne pas devenir complètement marteau. :p

D’où l’envie de partager de temps en temps un article qui évoque une difficulté particulière, un défi à relever, ou une façon de prendre soin de soi. Pour que d’autres puissent s’y reconnaître, se sentir moins seuls, ou trouver des débuts de solution… et se sentir un peu plus légère.

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Merci à Isa Lise, du blog « Apprendre avec bonheur« , pour l’impulsion qui a permis la rédaction de cet article. 😉

6 réflexions sur “Prendre soin de soi, aussi…

  1. très juste ton billet. et encore je commence seulement cette année le 100% IEF.
    Mais je trouve aussi que l’IEF c’est une autre dynamique.
    Je souris en voyant les petits dessins des mamans qui se réjouissent de la rentrée mais au fond je ne les trouve pas drôle.
    Quand mon ainé a commencé l’école en petite section j’ai effectivement rencontré d’autres mamans, moins de solitude pour moi, un peu plus de temps « libre  » etc. Le côté réjouis à l’annonce de la rentrée.
    mais du coup j’essayais de tout caser dans ce temps sans enfant. J’attendais qu’il soit à l’école (et au fond il n’y était pas tant que ça, 12h par semaine!
    Faire un peu d’IEF m’a appris a apprécier les enfants différement. au lieu d’attendre qu’ils ne soient pas « dans mes pattes » j’apprends peu à peu à faire avec eux, ou en leur présence. à mesure qu’ils grandissent j’ose les laisser seuls le temps de prendre ma sieste, ou de lire un article ou pourquoi pas soyons fous un CHAPITRE ENTIER! 😉

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    • C’est vrai que c’est un tout autre style de vie, et en effet, à mesure qu’ils grandissent, on gagne autant qu’eux en autonomie! 😀 Et je trouve aussi que ça leur montre une vraie image de ce qu’est le quotidien : la maison ne se range pas toute seule, le repas doit être préparé, etc, ce dont ont peu conscience les enfants dont les parents font tout ça pendant leur absence…

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